• Quand un Vulcain regarde un match de football

     

    « wahoo, il a super bien taclé, super propre ! Faut dire qu’ils étaient dans la zone de réparation.  »

    « Complètement illogique ! , ils sont là pour jouer au ballon ou pour réparer la casse ? » J’étais là, l’épaule appuyée contre la cloison de la salle de repos, les bras croisés haut sur la poitrine. Devant moi, dansaient des silhouettes qui semblaient captiver mes compagnons de vaisseau.

    Personne ne se retourna, personne ne semblait se soucier de ma présence. Depuis le temps que je côtoyais les humains, je croyais avoir tout vu. Et bien non, mes compagnons de vaisseau avaient décidément de la ressource quand il était question de montrer l’étendue de leur absurdité.

    « J’en arrive à la conclusion qu’il faut soit leur donner à chacun ce type de masse sphérique noire et blanche que vous appelez ballon, puisqu’ils courent après, apparemment pour s’en emparer, mais vous me dîtes qu’ils ne peuvent y toucher avec leur mains, sauf celui que vous appelez gardien, celui qui porte sur ses mains, le même type de protection que nous avons quand il nous prend l’envie d’aller faire un tour dans le réacteur, n’est-ce pas capitaine ?

    « Mr Spock, s’il vous plaît, ça ne vous va pas d’être mesquin. Reconnaissez au moins ceci : pas de combats, pas de phaseurs, même les Klingons sont fair-play.

    « Quoi ? Allons, ce n’est pas sérieux. Les Klingons jouent aussi à ce jeu ridicule ? Ils ne peuvent pas s’abaisser à pareille bouffonnerie.

    « c’est un match de poule », commenta Sulu.

    Des poules ? Mais de quoi était-il en train de parler. Déjà qu’ils venaient de me dire que le capitaine avait fait un arrêt de toute beauté. Je ne voyais de quel capitaine il parlait, et qui avait été mis aux arrêts. Il n’avait pas de galons, tout juste un bandeau de tissu autour du bras et je n’avais jamais vu ça auparavant.

    « je ne vois pas ce que des volatiles terrestres viennent faire là dedans ? » ajouta t-il, d’un air pincé.

    « C’est parce que les joueurs se volent dans les plumes », ajouta Scotty, en me mettant une claque sur l’épaule.

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  • J'ai été Court on the tête of the roi. 

    J'ai été enfoncée sur la molaire du fond de la mâchoire inférieure d'un indélicat qui a osé prendre sa douche à 23h00 et qui s'est fait démolir par la voisine du dessous. 

    J'ai été mortuaire, envoyée par le Président de la République, le 15/03/1978 en l'Eglise d'Auteuil. 

    J'ai été espèce sonnante et trébuchante en Suède, au pays d'ABBA. 

    J'ai été breuvage mousseux en chope ou en pinte pour se désaltérer après une semaine intense. 

    J'ai été ornement de laurier sur la glorieuse tête de César ou celle des vainqueurs auréolés de gloire à Olympie. 

    J'ai été d'épines, ramenée par Saint Louis et sauvée des flammes le 19 avril dernier, sortie indemne du brasier de Notre Dame. 

    J'ai été volée par Jean Sans Terre au roi Richard Coeur de Lion. 

    Je suis périphérique de Paris, autour de la capitale et sujette aux embouteillages TUT TUT et KLAXON. 

     

    Court » est un mot court et autres exemples autologiques - Orthographe et  Projet Voltaire

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  • L'amour d'une mère contre les démon de l'autisme.

    Le plus beau cadeau, ce sont les mots de mon fils,

    Ceux qui étaient coincés dans sa gorge.

    Il tend les bras, du haut de ses dix ans

    Et me sourit avec les yeux de son papa.

     

    Il est mon garçon, ma fierté, mon complice,

    Je vois le futur homme qui se forge ;

    Libéré d'un silence paralysant

    Prêt à croquer la vie d'un bon pas.

     

    Au coin d'une heure, il me fait part de ses projets,

    De ce qu'il va faire quand il aura assez grandi.

    Je veux le meilleur pour celui qui porte le nom

    De son père et qui ; un jour, le transmettra.

     

    Entre douceur et courage, je le trouve parfait,

    Il sait sortir de sa discrétion, de son paradis,

    Pour échanger avec nous, et même il dit non

    Avec un air de petit charmeur et crie « hourra ».

     

    Et maintenant il sait trouver mon épaule

    Pour venir cueillir un petit câlin,

    Un conseil, un bisou ou une réponse ;

    Avec sa voix chevrotante venue d'ailleurs.

     

    Il m'a offert mon tout premier rôle,

    Il a fait de moi une maman, en un matin ;

    Je me régale de ses grands yeux qui se froncent

    Quand un pourquoi se fige en son intérieur.

     

    Si j'avais une baguette magique

    J'effacerai de son cœur les angoisses,

    J'aplanirai le chemin de son existence,

    Et je le paverai de coton et de jasmin.

     

    Mais je ne peux qu'avoir le sens pratique

    Et limiter la casse, comme on défroisse

    Une chemise qui n'a plus de prestance

    Mais qui nous protège du froid en chemin.

     

    Je serai toujours là à ses côtés,

    Mais je le laisserai s'envoler.

    Il fera sa route selon ses envies

    Et si je le vois épanoui,

    Je serai ravie.

     

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  •  

    du bac de français au bac de fleurs.

    Des polycopiés circulent et arrivent jusqu’à moi. Une feuille blanche avec deux textes, littéraire d’un côté, poétique de l’autre. Ça me rappelle quelque chose : le bac de français. Le mien, si loin avec Baudelaire et Gérard de Nerval et celui de ma fille qu’elle va passer bientôt. Et je vois ses yeux remplis de larmes, elle me dit « j’suis à la ramasse ». Qu’elle ramasse seulement les fruits de son sérieux et de sa sensibilité. Je l’entoure de mon amour et je tente de chasser les termites rongeuses de confiance. Je la fais sourire et elle se couche apaisée. Fin de semaine, l’atelier d’écriture est de retour. Joie immense de se retrouve autour des mots et des idées. Dans cette médiathèque sont disposés des pieds de tomate et des graines. Illogiques ? Pas tant que ça : les mots ne sont-ils pas des semences qui donnent vie aux rêves et à la fiction ? Ne peut-on pas faire des boutures d’esprit en partageant des idées et en les greffant sur son bulbe rachidien ? J’en connais des jardiniers de l’âme, qui aèrent le terreau de l’être, pour le rendre fertile et lui permettre de s’épanouie. J’ai un souci avec les jardins, la terre, le sol et les plantations mais j’aime les mots, les sens cachés, les double-sens, les métaphores. Je ne m’y entends pas avec les boutures, les plantons, les graines mais j’aime m’occuper des jeunes pousses en devenir. J’aime l’idée du tuteur qu’on pose pour soutenir une tige encore un peu vulnérable, pas pour briser ou soumettre, mais pour accompagner. J’aime l’idée d’arroser les jeunes plantes sans chercher à noyer mais pour donner suffisamment d’eau et de nutriments qui garantiront la survie et le développement. Je crois en la diversité des cultures comme vous croyez aux agencements colorés de végétaux. Je ne veux pas gratter la terre, je ne veux pas passer des herues à arroser, à replanter. Mais il m’arrive de désherber d’immenses carrés quand je suis soucieuse ou énervée et je reconnais que ça fait du bien. Et je pense que les petites salades et les pieds de poivron me disent merci. Je ne sais pas ce qu’est ce lilliputien et quel jardin il erre. Mais si quelqu’un de là-haut nous observe, peut-être qu’il nous nommerait ainsi. Peut-être qu’il sourirait en me voyant savourer ces moments où, passant à vélo sur une route goudronnée, je respire l’odeur de l’herbe fraîchement coupée. J’ai un rapport étrange à la Nature mais je m’intéresse à la la Nature des êtres vivants qui m’entourent. Je sais que j’ai encore des coins sombres de mon être à explorer, comprendre ce ressenti à l’égard de la terre et des moissons. « Cultivons notre jardin », disait l’autre. L’autre c’est Voltaire. Bon me voilà de retour à la case Bac de français. Et évidemment, regardez, j’y suis pour rien, je ne le fais pas exprès. Du bac de français au bac de fleurs, il n’y a qu’un pas que je franchirai peut-être un jour… ou pas.

     

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  • Défi du 6 mai 2017

    Et voilà, le bac de philo ; c’était pour aujourd’hui. Quoi ? Aujourd’hui ? Oh la vache. Alors ce n’était pas un rêve ? Elle ne dormait pas ? Julie repoussa vigoureusement sa couette et ses quatre oreillers et sortit du lit en trombe. Trouver ses pantoufles, enfiler sa robe de chambre, son pilou-pilou vert bouteille qui sentait bon la chaleur et le farniente. Passer au toilette pour aller faire pipi trois gouttes sur la pierre bleue porte-bonheur. Si si, elle avait vraiment mis une pierre bleue au fond de la cuvette des WC. Une vieille légende que sa grand-mère Capucine lui avait racontée. Au point où elle en était , même la sorcellerie et la magie lui seraient d’un grand secours. Elle débarqua dans la cuisine, mit une tartine de pain dans le toaster et sortit sa boite de fromage. Elle allait, comme chaque matin, s’enfiler 100 grammes de produits laitiers. Saint Marcellin , Tomme des Ours, une petite tranche de Beaufort et un Caprice des Dieux. « Oh la vache » ; le toasteur venait de la faire sursauter. C’était pas comme si elle ne s’y attendait pas, au saut de la tartine. Elle avait l’impression qu’elle ne s’y ferait jamais… Une petite noix de beurre salée sur le pain grillée, un bol de thé sortie d’une de ces deux boites pleines à craquer : thé au jasmin, à la bergamote, à la cannelle, aux fruits rouges. Elle les testait tous : ceux pour passer une bonne nuit, une pour faciliter la circulation veineuse, la tisane pour la digestion, pour soigner les rhumes… Tout en préventif et un peu de curatif quand les microbes et les crobes entiers avaient réussi à l’atteindre. Un coup d’oeil à la pendule, il était temps de passer à la douche. Un brushing léger, un crêpage de mèche, un nuage de laque. Un peu de poudre orangée sur la paupière et une dépose-minute de mascara sur les cils. Elle était prête. Un double pschitt pschitt de Lancôme sur ses vêtements et elle sauta dans ses baskets. Jean, chemise blanche, blazer noir et un foulard orangé pour se donner bonne mine. Elle attrapa son sac au vol, vérifia sa convocation et sa carte d’identité et elle quitta la maison. ************ « bonjour jeunes gens. Début de l’examen blanc de philo. Voilà le sujet : "La mémoire ne nous servirait à rien si elle fût rigoureusement fidèle." . Je vous souhaite bonne chance. Elle pensa en elle-même que certains de ses élèves en aurait bien besoin de chance, étant donné que la mémoire leur faisait cruellement défaut.

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